A peine débarqué de Levallois Perret en août 2014, le nouveau conseiller spécial en urbanisme de monsieur Lansade s’est immédiatement mis à l’ouvrage. Il est vrai qu’il a la pleine confiance du maire, venu lui aussi tout droit de Levallois, et qui lui a demandé de le rejoindre « pour faire du pognon », selon ses propres termes.
Système opaque et circuit fermé
Premier acte de notre tandem, l’attribution du bail du village de vacances du Yotel à une société non encore créée, « Marina Paradise » (SEMP), présidée par un certain monsieur Goldberger qui dirige une autre société rue Malassis dans le 15e arrondissement de Paris. Place Publique s’étonne alors du fait que la société choisie n’existe pas et qu’elle dispose de très faibles moyens, un seul salarié et un capital de 5 000 €, mal proportionnés au montant du loyer de 600 000 € pour trois ans. Qu’à cela ne tienne, à l’insu du conseil municipal, SEMP sous-loue le bail à un professionnel du tourisme, et s’offre ainsi « l’occasion de percevoir une marge en contradiction avec les intérêts de la commune », selon les observations de la Chambre Régionale des Comptes.
Les mariés du lot 2
L’acte 2 est celui de l’attribution du contrat de bail du restaurant du lot de plage n° 2 à madame Guillemard à l’issue d’une procédure de mise en concurrence pipée entre trois candidats de connivence. D’abord la société Fagoma, dont la candidature a été très tôt écartée pour des raisons obscures, mais dont le restaurant « Bocca Luppo » situé aux Marines de Cogolin, est racheté peu de temps après par la société « Marina Paradise » de monsieur Goldberger. Le troisième candidat, monsieur Forouzandeh, est président de la société l’Epi Club dont madame Guillemard est la directrice et sous l’égide de laquelle ils exploitent ensemble un restaurant de plage à Ramatuelle, régulièrement fréquenté par monsieur Lansade, son conseiller et ses amis.
Pas pour très longtemps, puisque la propriétaire des lieux les a rapidement expulsés faute du paiement de leurs loyers.
Le restaurant de la plage de Cogolin, rebaptisé « l’Hippy Chic », fut donc pour Mme Guillemard et M. Forouzandeh un lot (n° 2) de consolation et un beau cadeau de leur mariage célébré par M. Lansade lui-même.
De la rue Malassis à Cogolin Plage
Plus intrigant, nos deux tourtereaux exploitent un restaurant nommé « La Bonne Chaise » situé lui aussi rue Malassis dans le 15 ième arrondissement de Paris. Et mieux encore, la société l’Epi Club a son siège dans la rue de la Saïda qui se trouve à deux pas de la rue Malassis.
Il faut vraiment une bonne chaise pour ne pas en tomber le cul par terre !
Pendant ce temps les affaires entre amis continuent.
Monsieur Forouzandeh est nommé directeur de la cafétéria et du bar du village de vacances Marina Paradise de Monsieur Goldberger.
Fêtes entre amis
Cela s’arrose à l’occasion de fêtes nocturnes dans les différents établissements conquis, dont le restaurant de plage « l’Hippy Chic », jusqu’à cette nuit d’aout 2016 où il est détruit par un incendie dont l’origine reste mystérieuse.
Las ! Madame Guillemard n’était pas assurée, contrairement à ses obligations contractuelles, ce qui aurait dû entraîner une résiliation du bail. Au lieu de cela, M Lansade décide de faire prendre en charge tous les travaux de démolition et de réhabilitation par la commune, du moins son assurance , affirme-t-il.
Et alors que Mme Guillemard ne remet plus aucun rapport d’activités et ne paye plus ses redevances à la commune, le maire fait voter par le dernier conseil municipal une rallonge budgétaire de 300 000 € pour les travaux de reconstruction du restaurant.
Retour à la case copains
Mais ce n’est pas tout. Décidé lui aussi autoritairement et en toute opacité, le projet immobilier du terrain du Yotel peine à voir le jour et le bail de la société Marina Paradise de monsieur Goldberger arrive à son terme. Qu’à cela ne tienne, le maire octroie une nouvelle occupation des lieux soit disant précaire, en réalité un bail commercial de trois ans, à une société Var Gestion encore une fois non créée et dont le dirigeant est l’incontournable monsieur Goldberger.
En consultant Internet on découvre qu’une des relations proches de ce monsieur est le dirigeant de la société qui devait transformer en hôtel privé le musée Sellier que le maire avait brutalement fermé, déclassé et vidé de ses collections.
Si l’on rajoute à ce tableau la vente de l’ancienne maison de retraite à des promoteurs privés de Levallois Perret, l’attribution du marché de commercialisation des places de port de 6 millions d’euros à une toute petite société n’ayant aucune expérience dans ce domaine (Voir l’article du 02 Février sur ce sujet)… on voit se dessiner les contours d’un réseau de relations proches à qui le maire attribue d’importants contrats communaux sans réelle mise en concurrence.
Si vous souhaitez donner votre avis sur notre association, n’hésitez pas à remplir le questionnaire suivant : http://www.placepubliquecogolin.fr/article/en-quelques-clics-repondez-au-questionnaire.html