Quand il a donné le nom d’ « Hippodrome » au terrain du Yotel, le maire ne se doutait pas que ses projets immobiliers allaient se transformer en une course d’obstacles sur lesquels il allait chuter les uns après les autres.
Croyant que l’épreuve se jouerait sur terrain plat, Il avait attelé son sulky au cheval de retour de Levallois-Perret, Jean-Marc Smadja. Ensemble, ils ont commencé leur course en attribuant le bail du village de vacances à une société créée pour la circonstance, Marina Paradise, avec une clause de sous location juteuse vivement critiquée par la Chambre Régionale des Comptes. Et pour rendre l’affaire encore plus rentable, le tandem a fait approuver une modification simplifiée n° 4 du PLU. Las, ils se sont cassé les naseaux et le nez sur le premier obstacle dressé par Place Publique, un recours auprès du Tribunal Administratif qui a annulé cette modification simplifiée n° 4 par un jugement du 20 avril 2018.
Loin de se démonter, nos champions ont contourné l’obstacle en accordant un nouveau bail déguisé en contrat d’occupation précaire à une nouvelle société créée pour la circonstance, Var Gestion, dont les dirigeants sont les mêmes que ceux de Marina Paradise.
Le champ de course redevenu plat, ils se sont lancé au trot dans une nouvelle modification simplifiée n° 9 destinée à augmenter les droits à construire du terrain qu’ils venaient de vendre de manière autoritaire à un promoteur lors d’un conseil municipal honteux (1) auquel les Cogolinois n’avaient pas accès. Mais à la sortie du virage, ils ont aperçu le deuxième obstacle, les recours déposés par Sauvons le Yotel et Place Publique auprès du Tribunal Administratif. Ce dernier a sèchement annulé la modification simplifiée n° 9 le 25 janvier 2019 et notre équipage portant casaque aux couleurs de Levallois Perret s’est fracassé une deuxième fois.
La toque de travers, le driver Lansade a voulu se remettre en course en accordant quatre permis de construire au promoteur et nouveau propriétaire du terrain. Mais face au nouvel obstacle – les recours de Sauvons le Yotel, UDVN-FNE 83, Place Publique et l’Etat – son cheval s’est mis au galop et le Rapporteur du tribunal administratif l’a désarçonné en demandant l’annulation des quatre permis de construire.
On ne sait pas si notre tandem va se relever de cette dernière chute, mais le projet consistant à construire 55 000 m 2 de surface de plancher sur un terrain d’assiette de 50 000 m 2 semble sérieusement compromis avant les prochaines élections municipales. Les paris sont ouverts…
En attendant, à l’ombre de ces déconvenues successives, ce sont les mêmes heureux bénéficiaires des baux successifs qui tirent les meilleurs rapports de cette course d’obstacles sur le dos d’un bien communal vendu à un promoteur privé.
(1) Conseil municipal du 15 décembre 2016
L’art de transformer une défaite en victoire
Dès le lendemain de l’annonce des conclusions du Rapporteur Public du Tribunal Administratif demandant l’annulation totale des quatre permis de construire du Yotel, la Maire a poussé des grands cris de victoire dans la presse. Un peu comme si le capitaine d’une équipe de football qui s’est pris 4 buts à 0 s’exclamait « vous avez vu la déculottée qu’on leur a mis ! ».
Est-ce sous l’effet de produits énergisants qu’il n’a rien compris au score ? Ou bien est-ce une nouvelle démonstration de son art consommé du trompe-l’œil destiné à faire passer les vessies pour des lanternes ?
C’est tellement gros que même les sourds et les aveugles commencent à ne plus le croire !