Mon cher Wolfgang,
Comme tous les ans je m’apprêtais à t’écrire mes vœux de bonheur qui siéent à cette période de Noël et de passage au nouvel an. Quand l’horreur s’est brutalement invitée en lieu et place du bonheur à Berlin où un camion conduit par un monstre a tué et blessé des hommes, des femmes et des enfants.
Comme aux précédents attentats, je suis anéanti, dépourvu de mots pour exprimer ce que je ressens, mélange de stupeur, d’incompréhension et de révolte.
Je partage ta peine Wolfgang, avec les allemands endeuillés, avec tous les hommes et toutes les femmes qui ont foi en l’humanité.
Les auteurs et les commanditaires de cet odieux attentat sont de lâches assassins. En abattant des vies innocentes, en semant la terreur, ils cherchent à détruire les libertés qui nous sont chères : liberté de circuler, de faire la fête, de nous aimer par-delà les frontières.
Je me souviens de cette équipe de basket-ball dans laquelle nous avons joué ensemble, toi Wolfgang l’allemand, à côté d’Hassan le marocain, Rudy l’italien, Nabil le Syrien, Zdenek le tchèque, tous les français Philippe, Richard, David, Pierre… et moi avec mes origines espagnoles.
Ce temps serait-il révolu ? Je ne veux pas le croire. Je crois que nous ne devons pas céder à la peur, aux tentations de haine, de division et de repli sur soi. Nous devons continuer à vivre une amitié qui traverse les frontières. Notre solidarité humaine est notre plus grande force pour vaincre l’obscurantisme.
Je sais que les fêtes de fin d’année vont être empreintes d’une grande tristesse pour toi et tes frères allemands. Je me recueille avec toi pour continuer à avancer sur le chemin de l’amitié, à la recherche d’une sagesse qui semble déserter notre monde.
Bien à toi et à tes proches
Francis