(1) Cette fable est tirée d’une histoire vraie qui s’est déroulée à Cogolin au printemps 2015. Celle de l’apparition sur les panneaux de la ville et des écoles d’une affiche illustrée par des zèbres informant les parents que le thème choisi pour les activités estivales du centre de loisirs était celui des « différences » avec ce commentaire : « Pour construire des amitiés solides, il ne suffit pas d’apprécier nos ressemblances ; il faut aussi célébrer nos différences ».
Passé le temps de la surprise, on a appris que le maire de Cogolin n’avait pas été tenu informé de cette (belle) initiative prise par les responsables du service animation jeunesse de la commune. Quand il l’a découvert, on imagine sa colère, il a immédiatement demandé que l’on fasse disparaître toutes les affiches et que l’on change le thème des activités.
Quant à la fin de la fable, elle fait référence à l’apéro « saucisson-pinard » organisé en mai 2015 par la jeunesse frontiste sur le parvis de la mairie de Cogolin (cf. article joint).
Dans une contrée de la Provence
Située tout près de son rivage
Un renard rusé en apparence
Gouvernait sans le moindre partage.
« Dans mon pays, foin d’animaux étranges
Venus pour manger l’herbe de nos prés
Avec les réserves de nos granges »
Proclamait-il aux habitants du près.
Il n’avait de cesse de faire fuir
Ceux qui, venus d’Afrique ou d’Orient,
Mettaient leurs pattes sur son empire.
Ainsi proposa-t-il en le priant
Au cochon de souche bien locale
De devenir favori de sa cour.
Très flatté par cette offre royale
L’animal habitué des basses cours
Accepta l’offre sans hésitation.
Dès lors l’animal grognon s’employa
A faire des courbettes et contorsions
Pour plaire aux caprices du renard roi.
Un jour, dans cet enclos bien surveillé,
Venu de sa lointaine savane,
Apparut un zèbre fort éveillé
Dans sa peau rayée sur un corps d’âne.
Ne sachant point du tout où il était,
L’animal épris de grands espaces
Raconta à qui voulait l’écouter
Des histoires apprises de sa race.
« Il faut célébrer nos différences.
C’est en aidant tous les autres que soi
Que se fait un monde d’espérance »
Clamait-il dans les rues et sur les toits.
Vite son message se propagea,
Sur les murs de la ville il s’afficha,
Jusqu’au jour où dans le plus grand courroux
Cela fut connu par l’animal roux.
Aussitôt le renard donna l’ordre
D’arracher les affiches de tous murs,
De chasser le semeur de désordre
Loin des terres du royaume au sang pur.
Le cochon et tous ses congénères
Avec grand zèle s’y employèrent.
Le zèbre apeuré par la menace
Sans hésitation quitta la place.
Pour célébrer sa belle victoire
Roi renard invita en son château
Ses sujets à manger et à boire
Avec cochon servi sur les plateaux.
Morale :
De courtiser son maître avec excès
On est souvent mal récompensé.
Mieux vaut de loin en être détesté
Et conserver toute sa liberté.
Images et Pdf complémentaires :
– apa-ro-saucisson-pdf.pdf