840 ! C’est le nombre de logements nouveaux créés ou à créer à travers les permis de construire accordés par Marc Étienne Lansade depuis qu’il est maire de Cogolin. Ce nombre ne concerne que le côté terre de la ville, il ne prend pas en compte les 568 logements prévus par les quatre permis de construire du terrain du Yotel que le Rapporteur Public du Tribunal Administratif a demandé d’annuler.
Une asphyxie programmée
On aurait pu se douter de cette frénésie immobilière venant d’un maire ancien professionnel de l’immobilier de Levallois-Perret et de son conseiller, ancien directeur de la société d’économie mixte qui a bétonné la ville du même nom. Mais de là à penser qu’ils iraient jusqu’à remplir de béton tous les espaces disponibles de la ville, il y a un pas que de nombreux Cogolinois n’auraient pas voulu voir franchir. Les panneaux de permis de construire ont poussé comme
des champignons. Notre Dame des Anges, Montée Saint-Roch, rue Edgard Quinet, chemin de Radasse, avenue Sigismond Coulet, rue des Mines, chemin du Carry, rue Barbusse, le Colombier… aucun quartier n’est épargné.
Pour le seul bourg, cela représente un accroissement de la population de l’ordre de 2 000 personnes et 1 500 véhicules automobiles supplémentaires. Et tout cela, sans le moindre plan d’aménagement, de circulation et de stationnement dans une ville déjà bien saturée. Les espaces de respiration de rencontres et de jeux pour les habitants ne sont pas à l’ordre du jour non plus.
Nous ne disposons pas de rue piétonne, de couloir cyclable, de transport en commun. Les personnes à mobilité réduite et les mamans avec leur poussette ont bien du mal à se déplacer et beaucoup renoncent.
Les piétons sont confrontés à des dangers permanents pour traverser la chaussée (comme les feux tricolores à l’arrêt) les passages piétons sont mal signalés ou pas éclairés, les trottoirs en très mauvais état (rues Gambetta et Jean Jaurès) ou encombrés par les bacs à déchets et divers matériaux, le stationnement est anarchique par manque de civilité et de police de proximité. On peut hélas faire le même constat dans les quartiers en périphérie.
S’il a des conséquences désastreuses sur la vie quotidienne des Cogolinois (embouteillages, pollution…), cet étouffement programmé constitue aussi un véritable frein à l’activité économique. On ne compte plus les commerçants qui ont définitivement baissé leurs rideaux pendant que d’autres cherchent un repreneur éventuel sans beaucoup d’espoir.
Pour une ville à vivre!
Il est urgent de redonner à COGOLIN un centre-ville commerçant et artisanal où il fait bon se promener, faire ses achats sereinement, avec plaisir. Au lieu de vouloir augmenter de manière obsessionnelle le nombre des constructions qui rendent les rues commerçantes impraticables, il convient de leur donner un accès facile et sécurisé pour tous. Cela passe par la réalisation d’un état des lieux précis des besoins et des contraintes, en concertation avec les habitants qui ont leur mot à dire sur les choix d’aménagement urbain qui les concernent. C’est avec eux que nous pourrons recréer un centre-ville partagé, accessible et attractif, avec des espaces verts, des lieux de pause et de rencontre, des aires de stationnement adaptées, des liaisons douces pour les piétons et les cyclistes…
De cela dépend le dynamisme de notre ville, le bien-être de ses habitants et de ses visiteurs.