Pause pendant le tournage du film « L’eau Partagée » à Markoye (Burkina Faso-2001)
C’est en 2001 que nos chemins, nos pistes devrais-je dire, se sont croisés sur les terres déjà brûlées par le changement climatique du Sahel Burkinabé. Avec Michel Anglade, complice de tes reportages sur les théâtres de nombreux conflits, tu avais accepté de tourner pour l’UNESCO un film sur les actions d’éducation et de coopération de « l’Eau Partagée » conduites par le syndicat des eaux que je dirigeais à l’époque.
Derrière des apparences robustes, j’ai appris à connaitre l’homme sensible, attentif aux autres, doté d’un humour décapant, révolté par cette misère dont se nourrissent les terroristes, les nationalistes et l’extrême droite. Je salue ici le courage avec lequel tu as couvert la plupart des conflits de notre monde tourmenté : ex-Yougoslavie, Cambodge, Rwanda, Irlande du Nord, Irak… jusqu’à ce lointain Afghanistan où tu as été pris en otage pendant 547 jours par les Talibans.
Tu as mené ton dernier combat contre la maladie avec le même courage, le même espoir. Ainsi, malgré et contre elle, avais-tu répondu favorablement à ma demande de venir présenter ton dernier ouvrage (1) lors d’une prochaine conférence de Place Publique.
Tu es parti avant, à la rencontre d’une paix pour laquelle tu t’es battu tout au long de ta vie.
Je n’oublierai jamais ton exemple, je ne t’oublierai jamais.
Francis José-Maria
(1) « LA BLESSURE – Sarajevo, la vie après la guerre » Editions Don Quichotte