DESTRUCTION D’UN CAMPEMENT DE ROMS : LA VIDEO INFAME DU MAIRE DE COGOLIN

Ah qu’il semblait fier, le maire FN de Cogolin, en bombant le torse devant la caméra qu’il avait invitée à venir filmer « en live » le dépeçage des caravanes des familles de Roms illégalement installées dans un champ de la commune ! (1) Dans une pseudo interview dont il avait préparé les questions et les réponses, il a fanfaronné sur son efficacité par rapport au maire républicain d’une commune voisine, il a fustigé les lois qui sont contre lui, il a accusé l’Europe d’être responsable de tous nos maux, il a invité chacun à sécuriser sa propriété avec l’aide de la mairie… Comme il semblait éprouver du plaisir à déambuler sur les débris des habitations éventrées en même temps que sur ses thèmes de prédilection !

Seule ombre au tableau du matamore, il a été incommodé par les « odeurs », comme il l’a déploré en grimaçant. Or, pour nous être rendus sur le site le même jour que lui, nous n’avons senti aucune odeur particulière hormis celle des objets brûlés. Ce n’est pas par le nez que ces prétendues odeurs lui sont montées au cerveau, mais en s’inspirant très fort de cette remarque sur la présence « urticante et odorante » pour laquelle son auteur, illustre membre du FN, vient d’être condamné ce 6 avril dernier par le Tribunal Correctionnel de Nice.

UNE MISE EN SCÈNE PITOYABLE, POLITICIENNE ET INHUMAINE
La « mise en pièce » théâtrale de la démonstration de force du maire de Cogolin est consternante. Chacun aura compris que son unique but est d’essayer d’en tirer des bénéfices politiques, à un moment où il commence à être contesté, à l’intérieur même de son équipe et où se multiplient les exclusions et démissions forcées.
Dans son discours méprisant et de pure propagande, il n’a donné aucune information ni sur la décision de justice, ni sur les conditions réelles de l’évacuation. Nous voyons les conséquences de la force mais nous ne savons absolument rien sur les règles de droit.
A aucun moment il n’a dit mot sur le sort de ces hommes, ces femmes et ces enfants qui vivaient là, dans des conditions précaires. Nous ne savons rien de ce qui leur est advenu. A Cogolin, silence, on expulse, on évacue, on démolit……Circulez, il n’y a rien à voir autre qu’un élu local affichant sa satisfaction sur un champ de ruines. Quel courage !

Aux yeux de M Lansade, ces gens-là ne seraient-ils pas des humains comme lui et comme nous, qui méritent d’être traités avec humanité et dans le respect des règles de droit ? Une seule chose est certaine pour lui, ce sont des voleurs. Il l’a dit et répété se référant sans doute là encore à son maître à penser FN qui avait dit en 2012 devant des militants en parlant des Roms « Nous, nous sommes les oiseaux, nous volons naturellement. », ce qui lui avait déjà valu condamnation. Quelles preuves M Lansade avait-il de la présence d’objets volés dans le camp des Roms hormis le fait qu’étant chez des Roms ils étaient naturellement volés ? Comment appelle-t-on une accusation sans preuve à l’encontre de quelqu’un à raison de la seule appartenance à un groupe ?

AUSSI FROID, MÉTALLIQUE ET DESTRUCTEUR QU’UN BULLDOZER
Même si les conditions de vie indignes de ces familles Roms ne pouvaient perdurer, qu’a fait M Lansade pour anticiper et accompagner cette opération d’évacuation dans le sens notamment que prévoit la circulaire interministérielle du 26 août 2012 à l’adresse des services de l’Etat et appelant les responsables des collectivités territoriales dont les maires à y concourir? Rien ! Il n’en dit rien et n’a rien fait. Depuis le mois de mai 2015, date d’installation de ce camp, il n’a rien fait ni pour anticiper ni pour accompagner. Ses propos sur un champ de dévastation résonnent aussi froids et métalliques que le bruit des bulldozers anéantissant les caravanes autour de lui. Pas la moindre once d’humanité ! Pas la moindre once d’efficacité administrative !
Loin de ces méthodes d’un autre âge par lesquelles les problèmes ne se résolvent que par la force et la destruction, loin de ce triste spectacle d’un élu local se pavanant devant des caravanes éventrées, nous affirmons que rien de ce qui est humain ne peut être étranger à des citoyens soucieux de l’image de leur ville.

Le collectif de citoyens Place Publique

P.S. Voir en pièce jointe les communiqués de la Ligue des Droits de l’Homme, du Maire de Grimaud et de Place Publique publiés sur le quotidien régional Var Matin

Notes de Lecture :
– (1) http://youtu.be/WVvFaGY-4yA

Images et Pdf complémentaires :
– communiqua-s-sur-varmatin-pdf.pdf

UNE EUROPE ENGAGEE ENVERS LES REGIONS LES MOINS FAVORISEES PRESENTEE A LA DERNIERE RENCONTRE PUBLIQUE

A l’heure où l’Union Européenne (UE) traverse de fortes turbulences, liées aux crises économiques et migratoires, Jean-Claude Boidin a permis au nombreux public venu assister à sa récente conférence de découvrir une réalité mal connue de cette institution, celle de son action décisive dans le domaine de l’aide au développement. C’est ainsi que l’UE est de toutes les puissances mondiales le premier contributeur à l’aide au développement en y consacrant 13 à 14 milliards d’euros par an, ce qui représente entre 8 et 10 % de son budget global et 55% de l’aide publique au développement mondiale.

DES RAISONS ECONOMIQUES ET COMMERCIALES
Comme il l’a justement rappelé, cette ouverture vers le Sud est inscrite dans l’ADN de l’Europe dès sa création et elle est reprise dans les traités successifs qui la régissent. Le fondement principal de cette relation est économique, pour sécuriser les sources de matières premières et assurer les débouchés commerciaux de l’UE. Préférences commerciales, conventions d’ouverture aux exportations des pays en développement, accords d’association … sont les instruments qui lient aujourd’hui 79 pays partenaires d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) aux 28 membres de l’UE. Un système de préférences généralisées de réduction des droits de douanes est adopté dans les années 1970 en faveur de tous les Pays en Voie de Développement (PVD). Il est amélioré en 2001 aux profits des pays les plus pauvres avec l’initiative « Tout sauf les Armes ».
A partir de 2000, les règles du commerce mondial ne permettent plus d’accorder des préférences sélectives à certains PVD, ce qui a amené l’UE à conclure une série d’Accords de libre-échange avec les pays partenaires du monde entier avec trois principes clés : la préférence pour les accords régionaux, la prise en compte des différences de développement des PVD, la reconnaissance de son rôle dans le développement de l’économie mondiale.

UNE VOLONTE DE COOPERATION
A côté de la relation commerciale, l’UE s’est fixée un objectif plus structurel et ambitieux : celui d’accompagner les transformations économiques et sociales dans les pays partenaires, pour réduire les écarts de développement et lutter contre la pauvreté. Le Fonds Européen de développement (FED) qui est réservé aux pays ACP, est alimenté par des contributions des Etats Membres. Avec 30 milliards d’euros pour la dernière dotation, il reste le plus gros instrument de coopération externe de l’UE. Malgré tout, ni l’UE ni la majorité de ses états membres n’ont atteint les objectifs auxquels ils se sont engagés de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement. Ils peinent à atteindre les 0,4 à 0,5%.
Composée essentiellement de dons, l’aide de l’UE est programmée sur des périodes longues de 7 ans et obéit au principe d’appropriation par le pays partenaire qui détermine ses propres priorités. Partout où cela est possible, la société civile est invitée à jouer un rôle actif dans le dialogue et la mise en œuvre des politiques et réformes engagées par ces pays.
L’Afrique et les pays du voisinage sont les principaux bénéficiaires de l’aide européenne qui se concentre sur les pays les plus pauvres. Ces aides sont principalement dirigées vers l’agriculture et la sécurité alimentaire, la santé, l’eau, l’assainissement, la coopération entre PVD, les transports, l’environnement, les ressources naturelles, le climat…
A partir de 2000, l’UE a travaillé dans le cadre général des 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD 1), et des progrès importants ont été réalisés. Depuis 2015, elle dispose d’un cadre plus ambitieux encore, celui des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD 2) défini à l’horizon 2030.

L’UE, ACTEUR HUMANITAIRE
Différente de la coopération au développement, cette activité est déclenchée en cas de conflits ou de catastrophes naturelles pour répondre directement aux besoins des populations. Avec un budget global de 1 milliard d’euros, elle finance des secours urgents et traite principalement avec des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des organisations internationales reconnues. L’aide humanitaire ne peut pas vraiment agir sur les causes des conflits, mais une fois la phase d’urgence terminée, c’est à la coopération de prendre le relais pour la reconstruction/réinsertion/réintégration des communautés sinistrées ou déplacées. C’est aussi le rôle de la coopération de soutenir la prévention des crises partout où cela est possible.

LA DIMENSION POLITIQUE
Il s’agit ici pour l’Europe de promouvoir « ses valeurs » dans le monde et auprès de ses partenaires en développement. Dans les accords qu’elle conclut avec eux elle définit comme éléments essentiels les Droits de l’Homme, la Démocratie et l’Etat de Droit, et y associe des notions proches comme la bonne gouvernance, la transparence et la lutte contre la corruption.
Pour s’assurer que ces accords débouchent sur des résultats concrets, ils sont signés et ratifiés par les deux parties qui sont engagées. Un dialogue politique permet d’examiner les progrès et discuter les problèmes, une coopération financière et technique est mise en place dans le domaine de la gouvernance (appui aux élections, justice, prisons..), la Société Civile est mobilisée comme un acteur et un aiguillon à l’appui des réformes… L’exemple de l’organisation d’élections démocratiques au Congo montre que cela peut fonctionner. En cas de non-respect de ces accords, des procédures de consultation peuvent aboutir à des sanctions, comme cela a été le cas récemment au Burundi avec la suspension d’une aide globale de 430 millions d’euros sur 5 ans.

QUELS RESULTATS, QUELS DEFIS ?
Après 40 années de coopération structurée, des résultats positifs ont été obtenus en matière de coopération au développement. D’importants progrès ont été réalisés sur la plupart des Objectifs du Millénaire pour le Développement par la majorité des pays, sauf ceux en conflit. Disparition des grandes famines, progrès de l’éducation primaire, maitrise graduelle de la pandémie du SIDA, croissance rapide dans les grands pays émergents, augmentation des rendements rizicoles au Mali par exemple…
Dans le contexte d’un monde multipolaire, plus différencié et plus complexe, la problématique du développement traverse chaque société confrontée à des défis devenus mondiaux : multiplication et enracinement des conflits, accélération des migrations, défi démographique, rôle des puissances émergentes, défi climatique, accès aux ressources… Défis qui appellent des réponses globales. L’Europe a un rôle important à y jouer en tirant parti de sa cohésion et en tirant les ambitions vers le haut.

Secouée par la crise des réfugiés, affaiblie par les restrictions financières, divisée entre ses états sur les réponses à apporter, avec l’expression de tendances protectionnistes ou isolationnistes, sollicitée pour intervenir dans des domaines où ses compétences sont faibles (action militaire, lutte anti terroristes…) ou incomplètes (migration, asile, gestion des frontières), l’Europe et ses dirigeants feront-ils face à ces défis avec le même esprit ouvert et solidaire que l’UE a montré depuis ses débuts ? Pourront-ils maintenir un engagement fort envers les régions les moins favorisées ?
La réponse à ces questions n’est pas à Bruxelles, mais bien dans chaque pays et région de l’UE, car l’Europe est à l’image de ses Etats-membres et de ses citoyens. Sur l’immigration comme sur la coopération internationale, les choix que l’Europe fera demain refléteront nécessairement l’état de l’opinion, mais aussi la mobilisation de la société civile.

La présentation de Jean-Claude Boidin a été suivie d’un riche débat autour de très nombreuses questions sur les impacts environnementaux du développement, la prise en compte des us, coutumes et valeurs des différentes sociétés, la raréfaction de l’eau et la désertification, l’exploitation des richesses énergétiques ou minières par les grandes sociétés, l’indépendance réelle des PED face aux interventions extérieures, l’absence d’Europe sociale, les sanctions à l’égard des pays de l’UE qui ne respectent pas les droits de l’homme (exemple des réfugiés)…

CENTRE DE LOISIRS DE COGOLIN : DE LA CENSURE DES DIFFERENCES AU REPLI IDENTITAIRE

Chacun se souvient de l’épisode qui s’était déroulé au printemps 2015 au cours duquel le Maire avait censuré un projet d’animation sur le thème des « différences » illustré par des zèbres et accompagné de cette belle déclaration: « Pour construire des amitiés solides, il ne suffit pas d’apprécier nos ressemblances, il faut aussi célébrer nos différences ». Cela nous avait inspiré la « fable du renard, du zèbre et du cochon » que vous pouvez retrouver en pièce jointe.

Moins d’un an après, le zèbre a bien été chassé de la ville, et le renard a repris le contrôle des animations du centre de loisirs en proposant aux enfants de découvrir les particularismes régionaux, notamment ceux de la Provence. Soyons clairs, nous aimons la Provence, son terroir, ses produits, sa cuisine, sa langue, ses traditions et son folklore… mais c’est une Provence ouverte aux autres, à l’Europe et au Monde, comme elle l’a toujours été, que nous préférons. Ce que nous dénonçons, c’est la récupération, l’instrumentalisation de ces thèmes régionaux, au service d’une idéologie du repli sur soi et du rejet de « l’autre différent ».

A la lecture de ce nouveau programme d’animations du centre de loisirs, annexé en pièce jointe, l’historien Christian Alexandre Faure, nous a adressé le billet qui suit sous le titre:

LE CONDITIONNEL DE L’HISTOIRE

À Léo

Je ne suis qu’un historien du Temps Présent et ne peux rien dire qui ne puisse être dit « d’Histoire » car on pourrait me reprocher de parler de choses qui ne me regardent pas.

Comme si je vous disais qu’une municipalité qui a censuré il y a un an, un projet d’animation d’un centre de loisirs sur le thème de la différence pourrait être suspectée de xénophobie.

Comme si je vous disais que cette même municipalité, en proposant aujourd’hui de: « Faire voyager les enfants à travers nos régions » et de remettre à l’honneur « La découverte des métiers des régions… », pourrait laisser supposer qu’elle inscrit sa légitimité historique, dans le mythe et l’imaginaire d’une France de souche dont l’authenticité serait la règle.

Comme si je vous disais qu’en proposant de renouer avec « la pratique de différents sports et loisirs des régions… », de redécouvrir « la confection des mets locaux… », d’initier des « olympiades traditionnelles… », cette même municipalité révélerait l’essence d’un régime qui, à travers sa jeunesse, envisage la France de Demain, la Vraie France, comme la Restauration d’une Terre qui ne mentirait pas et qui par nature, se revendiquerait du Passé et des Traditions.

Comme si je vous disais que cette même municipalité en usant des mots Traditions, Métiers, Provinces, pourrait évoquer une devise qui formerait les piliers du « futur Français».

Comme si je vous disais que prôner un retour aux « danses traditionnelles et fêtes en passant par la confection de costumes et accessoires… », que « créer un hymne… en intégrant du provençal » pourrait laisser penser que cette même municipalité proposerait de rompre avec un répertoire cosmopolite pour retourner à la « vraie » sève lyrique de la France, expression de son sol et de son peuple.

Comme si je vous disais, qu’à une époque où les éducateurs s’efforcent de faire découvrir aux jeunes générations la diversité du monde, de leur apprendre à côtoyer, sans discrimination, toutes les origines, et de leur faire tolérer les différences politiques, sociales et religieuses, se profilerait un relent d’exclusion tapi derrière les mots.

Comme si je vous disais que derrière de telles valeurs, ce serait le communautarisme le plus primaire qui serait suggéré.

Comme si je vous disais que derrière de telles propositions, ce serait, de façon insidieuse, vouloir imposer la conscience d’une communauté ethnique et par la même l’exclusion de ceux qui n’en font pas partie.

Comme si je vous disais qu’à travers un tel programme, ce serait une tentative d’éducation d’un public jeune, le plus malléable et le plus réceptif qui serait proposée.

Comme si je vous disais qu’avec un tel programme, prétendre apprendre « LE VIVRE ENSEMBLE » serait tout simplement une manipulation des mots et des idées, un repli sur soi-même, et un culte de l’entre soi, bref un horizon fermé à la découverte de l’autre.

Comme si je vous disais que ce programme de loisir qui s’accompagne parallèlement de l’interdit d’un spectacle de danses orientales, pourrait ouvrir la voie, par glissement successifs du jeu à l’idéologie, des loisirs à la politique, à un programme d’un parti dont nous tairons le nom pour ne pas lui faire de publicité.

Mais… je ne fais que reprendre les termes d’un programme éducatif proposé dans une commune du Var en 2016 pour les enfants de ladite commune pour occuper leur temps de loisir et leur permettre de conserver « de beaux souvenirs de vacances », car comme il l’est précisé dans la partie de ce programme touchant les plus jeunes : de trois à cinq ans, il ne s’agit que de « stimuler » leur imaginaire.

Je ne vous dis donc rien qui ne puisse être dit « d’Histoire » moi qui ne suis qu’un historien.

Christian-Alexandre Faure , le 19 mars 2016
Docteur en histoire, auteur de « Le Projet culturel de Vichy, Folklore et révolution nationale », Coédition Presses Universitaires de Lyon (P.U.L.) & Éditions du CNRS, 1989, 336 p.

Images et Pdf complémentaires :
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Pour Marc Etienne Lansade, Cogolin n’est plus en Europe

Chacun peut aujourd’hui observer que le drapeau de l’Union Européenne a totalement disparu des entrées de la ville, de ses bâtiments publics et de ses monuments. Seules les écoles y ont échappé en apposant sur leurs façades un minuscule panneau presqu’invisible sur lequel figurent les drapeaux français et européen, en vertu d’une loi de 2013. Pour le reste, le maire Front National l’a décidé, Cogolin ne fait plus partie de l’Europe.
L’aveuglement idéologique de cette mesure n’est rien à côté de sa stupidité économique. En effet, si les nombreux européens qui habitent Cogolin, à l’année ou à la saison, décidaient de partir, si les touristes de tous les pays d’Europe ne venaient plus la visiter, les retombées financières en seraient désastreuses non seulement pour la commune mais aussi pour les entreprises locales.
Ce qui est vrai pour Cogolin l’est également pour un pays qui se replierait à l’intérieur de ses frontières nationales.
Et pourtant, à l’insu du maitre des lieux communaux, un drapeau européen résiste et flotte fièrement sur son domaine public, plus précisément au-dessus de la plage des Marines de Cogolin. Il s’agit du « Pavillon Bleu d’Europe » récompensant les communes qui mènent une politique en faveur d’un environnement de qualité, entre autre pour ses eaux de baignade. Pas de chance, c’est bien le seul endroit où ce drapeau ne devrait pas se trouver, car cela fait de très nombreuses années que la commune de Cogolin n’a pas obtenu ce label. Le maire va nous répondre que le port de plaisance des Marines a bien obtenu cette reconnaissance. Certes, mais c’est la gestion de sa partie privée qui a été récompensée pour ses actions dans les domaines de l’éducation (lesquelles ?), des déchets, du milieu et du site. C’est donc dans le port privé que devrait flotter le pavillon bleu, et non sur la plage publique.
Au lieu de rejeter l’Europe comme il le fait, Marc Etienne Lansade ferait mieux de s’inscrire dans ses recommandations environnementales pour que non seulement le pavillon bleu, mais aussi le drapeau européen, flottent à nouveau sur l’ensemble de la commune.

Images et Pdf complémentaires :
– drapeaux-20plage-20des-20marines-1-jpg.jpg

Echos d’une rencontre interculturelle passionnante

Le nombreux public venu assister à la conférence-débat de Michel Sauquet (1) était en parfaite adéquation avec le thème de la soirée et représentatif de la diversité de la population de Cogolin et du golfe (2). Quels que soient leurs origines géographiques ou sociales, leurs convictions religieuses ou personnelles, leurs statuts professionnels… les participants se sont serrés pour pouvoir partager ce beau moment d’échanges qui a témoigné que des personnes d’origines culturelles différentes peuvent dialoguer et vivre ensemble sur un même territoire.
A travers un exposé très pédagogique nourri par ses nombreuses expériences, Michel Sauquet a clairement démontré que ce dialogue interculturel était non seulement un facteur d’harmonie de la vie sociale et professionnelle, mais aussi un moyen de produire une plus grande intelligence collective, comme en témoigne l’histoire des civilisations (Califat de Cordoue, Renaissance…).
Pourtant, et les crispations identitaires actuelles en témoignent, les chemins qui conduisent vers cette intelligence interculturelle, vers cette compréhension de l’autre dans sa différence, sont semés d’embûches. Elles ont pour noms l’ignorance et la méconnaissance qui génèrent malentendus, méfiances et peurs. Peur de l’autre différent, peur de perdre nos traditions, notre identité française… Michel Sauquet a utilement rappelé que cette identité française s’est construite et enrichie grâce aux apports d’artistes (Picasso, Aznavour…), de scientifiques (Curie, Charpak…), de sportifs (Zidane…), d’écrivains (Kundera..), de soldats et de travailleurs venus d’ailleurs. Et notre langue française que nous pratiquons aujourd’hui s’est dotée d’un très grand nombre de mots venus de l’étranger.
Dans un monde largement ouvert aux échanges, où les crises politiques, économiques et climatiques accélèrent les déplacements des populations, Michel Sauquet a décliné 7 conditions pour un mieux vivre ensemble : Passer de la peur au dialogue ; passer de la tolérance à la reconnaissance (prise en compte de l’altérité) ; respecter en fixant des limites à la provocation ; réhabiliter la notion de Fraternité ; faire confiance, notamment aux plus jeunes, en refusant le défaitisme ; ne pas perdre de vue l’esprit de la laïcité ; faire preuve de curiosité et d’humilité.
Complété par un grille d’analyse détaillée des représentations et des pratiques socio-culturelles, ses propos ont donné lieu à un débat passionnant avec l’assistance qui a apporté de nombreux témoignages réconfortants des associations locales et des personnes qui œuvrent au quotidien pour permettre le dialogue entre les personnes d’origines, de cultures et de religions différentes.

(1) Rencontre de Place Publique du 21 janvier 2016
(2) Ont notamment participé les responsables de la mosquée de Cogolin, le Curé de Cogolin, le Secours Catholique, l’association Familiale, Samia Arabi, et les représentants d’associations des autres communes du golfe.

LE MAIRE DE COGOLIN EMPRUNTE 5 MILLIONS D’EUROS SANS SAVOIR A QUOI ILS SERVENT

Une fois n’est pas coutume, Place Publique fait la promotion du site officiel de la mairie de Cogolin en invitant tous ses lecteurs à visionner la dernière séance du conseil municipal sur le lien
http://www.cogolin.fr/la-mairie/actualites/video-conseil-municipal-du-21-decembre-2015/, plus particulièrement le premier quart d’heure qui a atteint des sommets de grotesque et d’incompétence. Outre l’image furtive du nouveau conseiller municipal dissident, Anthony Giraud, qui s’était « auto bâillonné » d’un ruban adhésif sur la bouche, on y découvre un maire et un adjoint en total désarroi, incapables l’un comme l’autre de préciser à quels investissements allait servir l’emprunt de 5 millions d’euros qu’ils ont décidé de réaliser à 10 jours de la clôture de l’exercice budgétaire.

L’emprunteur emprunté, le premier adjoint empêtré

Quand le leader de l’opposition a demandé au maire comment il allait dépenser 5 millions d’euros d’investissements en 10 jours, le maire a émis quelques bégaiements incompréhensibles au micro avant de se tourner vers son premier adjoint Eric Masson, espérant trouver auprès de lui la bouée de sauvetage qui l’empêcherait de couler. Mal lui en a pris, puisque celui-ci, pourtant en charge des finances, a répondu avec la même ignorance mais un peu plus d’aplomb :
« Ça a été fixé en 2015, mais c’est pour 2016 ».
Un silence réprobateur plana sur l’assistance, suivi d’un moment de « panique à bord » dans lequel Masson chercha secours auprès de la directrice générale des services. Elle lui glissa quelques mots, inaudibles par le public, obligeant M. Masson à énoncer, toujours avec le même aplomb, l’absolu contraire de ce qu’il venait d’affirmer quelques minutes plus tôt :
– Oui, ce sont des investissements 2015 que nous avons réalisés en 2015
– Lesquels ? a alors demandé M. Dallari ?
– Je vais vous en faire transmettre le détail par la direction générale des services, lui a répondu le maire avant d’ajouter
– Travaux de voiries, acquisitions immobilières (silence), « what else ? » (quoi d’autre ?) demanda-t-il à sa directrice générale des services en se tournant vers elle.
Devant le mutisme pesant de celle-ci et l’insistance de M. Dallari, il finira par faire cet incroyable aveu :
« Vous dire à quoi ont été affectés directement ces emprunts, je suis incapable de vous le dire, parce que ce sont les services qui les gèrent. C’est juste pour remplir les obligations budgétaires 2015 ».

Aussi mauvais acteur que gestionnaire

Il a beau essayer de prendre l’accent anglais d’un célèbre acteur dans une publicité pour une marque de café, Marc Etienne Lansade, n’arrive pas à décoller du personnage de bande dessiné du sapeur Camember qui rebouche les trous avec le produit des nouveaux trous qu’il creuse. Et son long discours sur la recette future du terrain du Yotel, dont il commence à admettre qu’elle est sujette à aléas, et sur les produits financiers liés à la fin de la délégation de service public du Port des Marines, qui ne rentreront pas dans les caisses de la commune avant la fin de son mandat en 2020, ne change rien à l’affaire.
Avec 2,5 millions d’euros en 2014, 5 millions en 2015 et 4 millions annoncés pour 2016, cela ne fera pas moins de 11,5 millions d’euros empruntés en trois ans, soit une moyenne de 3,8 millions d’euros par an. A titre de comparaison, il est utile de rappeler que la précédente municipalité empruntait en moyenne 1 million d’euros par an et qu’elle arrivait tout juste à rembourser les emprunts sans augmenter les impôts.
Comme Place Publique l’avait déjà dénoncé dans son dernier bulletin d’information, ce recours massif à l’emprunt constitue une fuite en avant financière dangereuse pour Cogolin qui pourrait rapidement rejoindre le club des villes surendettées, dont la championne incontestée est la commune de Levallois Perret.
Mais le plus inquiétant dans tout cela, c’est l’ignorance totale que le maire et son adjoint aux finances affichent publiquement quant à l’utilisation de ces sommes énormes pour la commune, qu’il va falloir commencer à rembourser dès maintenant sans la moindre recette supplémentaire.

Notes de Lecture :
– Le site de cogolin : http://www.cogolin.fr/la-mairie/actualites/video-conseil-municipal-du-21-decembre-2015/
– La vidéo Youtube : http://www.youtube.com/watch?v=ib9AFCqahCs