CONSEIL MUNICIPAL DU 15 JUIN 2015 : L’URBANISME DE COGOLIN PLACE SOUS LE CONTROLE DU FN

Le dernier conseil municipal a une nouvelle fois démontré que le maire était très à l’aise sur ses terrains de jeux favoris, l’urbanisme et l’immobilier. Tellement à l’aise qu’il en oublie les règles de procédure et viole la réglementation sur les inondations pour faire passer en force une modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU).

L’EQUIPE DE LEVALLOIS MET EN PLACE LA MACHINE A BETONNER
C’est avec leur grande complicité d’anciens professionnels de l’immobilier à Levallois-Perret que Marc-Etienne Lansade et Jean-Marc Smadja ont savouré l’approbation par le conseil de la création d’une Société Publique d’Aménagement Local(SPAL). A première vue, rien à redire, puisque la loi le permet. Mais en y regardant de plus près, les sujets d’inquiétude sont sérieux. Le tout premier réside dans la nature même de cette SPAL qui va permettre à nos deux compères de se libérer des règles de publicité et de mise en concurrence dans leurs projets d’urbanisme. Quand on sait qu’ils ont fixé au PLU un objectif de population de 18 000 habitants à l’horizon 2020, soit une augmentation de 50% en 5 ans, on comprend que le bétonnage massif de la commune est à l’ordre du jour, comme il l’a été pendant des années à Levallois. L’ « urbalkanysation » de Cogolin est bien en marche !

LES VILLES FN DE FREJUS ET DE COGOLIN POUR SEULS ACTIONNAIRES
Obligé de trouver une deuxième commune pour pouvoir constituer sa SPAL, le maire est allé démarcher sa voisine de Gassin qui, avec le 1% des parts qui lui était proposé, a refusé de servir de caution à des opérations sur lesquelles elle n’aurait aucun pouvoir. Du coup, il est allé chercher un allié sûr, son ami David Rachline, maire FN de Fréjus, qui ne pouvait pas lui refuser. En retour, Cogolin deviendra actionnaire de la société publique de Fréjus avec 1% des parts. Mais quel rapport y a-t-il entre la ville de Fréjus et l’aménagement du fonds du golfe de Saint Tropez ? Et que va faire Cogolin dans les projets urbains du littoral Fréjussien ? Après la surprenante création d’un camping « Marina Paradise » à Cogolin, espérons que le littoral varois ne va pas devenir le paradis du FN.

ENFIN UN EMPLOI SÛR POUR MONSIEUR SMADJA
Si toutes ces manœuvres ne sont pas vraiment rassurantes pour Cogolin, elles le sont beaucoup plus pour monsieur Smadja qui grâce à elles a enfin trouvé un emploi. Il est en effet le Directeur Général désigné de cette nouvelle société pour en assurer le contrôle total(itaire). Cela s’ajoute à la mission de conseil en urbanisme que le maire lui avait attribué par convention lors du conseil municipal du 2 avril 2015. Après avoir travaillé pendant près d’un an sans le moindre contrat, donc sans aucun droit ni titre pour agir au nom de la commune, ce qu’il ne s’est pas privé de faire, cela fait tout d’un coup beaucoup contrats pour un seul homme.

LE MAIRE SE RIT DU PPRI (PLAN DE PREVENTION DU RISQUE D’INONDATION)
L’autre dossier d’urbanisme important approuvé par le conseil concernait la modification simplifiée n° 4 du PLU. Celle-ci consiste à autoriser sur un terrain de 13 hectares situé en zone littorale l’installation de campings, caravanes, mobil-homes et autres habitations légères actuellement interdite par les règlements du PPRI et du PLU en vigueur en raison de leur forte vulnérabilité face au risque d’inondation. Dans le registre mis à la disposition du public, Place Publique et France Nature Environnement PACA avaient dénoncé l’irrecevabilité de cette modification en raison de sa totale contradiction avec le règlement du PPRI qui s’impose à tous les documents d’urbanisme comme servitude d’utilité publique. Dans le respect du code de l’urbanisme, le maire aurait dû rendre compte de ces observations à son conseil municipal et les prendre en considération dans son projet de délibération. Que nenni, M. Lansade n’a que faire du règlement et des formalités sur lesquels il s’assoit avec dédain. Et quand le leader de l’opposition lui a fait observer qu’il y avait une incompatibilité avec le PPRI, il a assuré que ce terrain n’avait jamais connu de problème d’inondation et que ses fonctions de président des cours d’eau à la communauté de communes lui conféraient l’expertise suffisante pour parler de ces sujets. Pas de chance, les photos du terrain concerné prises lors de la crue de novembre 2011 (voir en pièce jointe) démentent formellement ses propos de soi-disant expert. Après avoir volontairement passé sous silence les observations formulées par le public, ME Lansade est pris en flagrant délit de dissimulation de la réalité des crues pour essayer de faire passer un dossier très important pour l’avenir de ce terrain et la sécurité de ses occupants.

Une nouvelle fois, Place Publique est là pour lui rappeler que c’est le règlement du PPRI qui fait loi, et non la parole d’un maire, fut-il responsable des cours d’eau.

Images et Pdf complémentaires :
– crue-de-novembre-2011-au-yotel-pdf.pdf

RETOUR SUR UNE SOIREE DE CONFERENCES REUSSIE

C’est devant un public nombreux et captivé que Gérard Degoutte, l’hydraulicien, et Georges Olivari, l’hydrobiologiste, ont présenté leurs conférences passionnantes.

Ils ont appuyé leurs exposés sur des diaporamas (1) d’une grande pédagogie, expurgés de toute note de calculs et équation, mais parfaitement illustrés pour aider à comprendre les processus de formation et de fonctionnement des cours d’eau, depuis les torrents jusqu’aux estuaires.
Plusieurs enseignements importants se sont dégagés de leurs présentations :

L’exposé de Gérard Degoutte nous a appris que les cours d’eau sont des milieux vivants qui adoptent des formes et des stratégies qui leur permettent d’évacuer les débits liquides et solides. Quand l’homme modifie cet équilibre, en creusant le lit, en aménageant des ponts ou des barrages, le cours d’eau va patiemment compenser à l’amont ou à l’aval pour retrouver sa capacité d’évacuation des débits liquides et solides. Des prélèvements de graviers par exemple pourront entraîner un abaissement du fond du lit du cours d’eau avec des conséquences néfastes : abaissement de la nappe d’accompagnement, exhaussement et destruction de fondations de ponts… Cela ne signifie pas que l’homme doive s’interdire tout aménagement sur les cours d’eau, mais qu’il doit bien en évaluer les conséquences afin de les prendre en compte dans ses choix.

Dans sa conférence sur les cours d’eau méditerranéens et les inondations, Georges Olivari a démonté de nombreuses idées reçues. Il a certes confirmé que l’urbanisation et l’imperméabilisation des sols constituaient des phénomènes aggravant le ruissellement et la propagation des crues. Mais sur un bassin versant comme celui de la Giscle où l’urbanisation n’occupe que 2,1% du territoire, l’agriculture un peu plus de 10% et la forêt plus de 87%, cela n’a pas empêché la survenance d’importantes inondations à répétition. Quand des phénomènes de pluie majeurs se produisent, avec plusieurs centaines de millimètres en quelques heures et pendant plusieurs jours, les sols naturels saturés deviennent eux-mêmes imperméables et l’eau ruisselle à grands débits, y compris en milieux forestiers et naturels. L’eau envahit rapidement les lits majeurs de rivières dans lesquels se sont souvent développés des zones d’activités ou d’habitation. « La conséquence majeure de l’urbanisation n’est donc probablement pas l’augmentation de l’aléa (l’augmentation des ruissellements) mais plutôt l’augmentation de la vulnérabilité (occupation d’espaces potentiellement exposés) ». Là encore, il ne s’agit pas d’interdire toute activité dans les lits majeurs des cours d’eau, mais de bien en apprécier le risque. Face aux limites, quand ce n’est pas aux effets néfastes, de certains ouvrages (bassins écréteurs, digues…) Il importe de développer une véritable culture du risque, dans le cadre d’un partenariat entre les élus et les citoyens.

En conclusion, dans un contexte de changement climatique, il a été rappelé avec beaucoup de sagesse que si nous devions nous adapter aux débordements d’eau, nous devions également rester attentifs à ses manques avec des épisodes de sécheresse, comme celui de 2003 à 2007, qui se reproduiront surement.

Le prochain rendez-vous sur la Place Publique aura lieu le 18 mars au même endroit sur le thème « UN AUTRE MONDE SOLIDAIRE EST POSSIBLE » avec la présentation de l’expérience du village Emmaüs de Pau-Lescar.

(1) Les diaporamas des conférences et la revue de presse sont joints en annexe du présent billet.

Images et Pdf complémentaires :
– confa-rence-ga-rard-degoutte-pdf.pdf
– confa-rence-georges-olivari-pdf.pdf
– article-vm-21-02-2015-pdf.pdf

Conférences débat sur les rivières du monde et de la méditerranée Jeudi 19 février 2015 à 18H00 à la Bastide Pisan de Cogolin

Dans le cadre de son programme d’animations de la Place Publique, le Collectif de Citoyens Cogolinois propose une soirée de conférences-débats sur le thème «Rivières du monde, de la Méditerranée et risques d’inondation ».
A l’heure où les phénomènes d’inondation qui frappent régulièrement notre région vont peser lourdement sur les choix d’urbanisme des communes, le public aura la possibilité d’entendre la parole de deux éminents spécialistes de ces sujets et de pouvoir débattre avec eux.

« Formes des cours d’eau naturels ou aménagés, depuis les torrents jusqu’aux estuaires »

Gérard Degoutte est un des experts mondiaux en sécurité des barrages, en prévention des risques d’inondation et en géomorphologie fluviale. Il a exercé à IRSTEA (anciennement CEMAGREF) , enseigné en écoles d’ingénieurs et à l’université, rédigé plusieurs ouvrages sur les barrages et les digues. Ses ouvrages les plus récents traitent de la morphologie fluviale et de l’hydraulique des rivières de montagne.

Résumé de sa conférence :
Les bases du transport solide : suspension, charriage…
Les styles fluviaux : torrents, tresses, méandres…
Les impacts morphologiques des principaux ouvrages où aménagements : digues, barrages, calibrage…

« Cours d’eau méditerranéens et risques d’inondation »

Georges OLIVARI est hydrobiologiste, spécialiste des cours d’eau méditerranéens. Il est maitre de conférences associé à Aix-Marseille Université et directeur de la Maison Régionale de l’Eau située à Barjols dans le Var. Avec son équipe de scientifiques, il assure le suivi de la qualité de nombreux milieux aquatiques (lacs, rivières…). Il a également développé un vaste programme de sensibilisation aux rivières

Résumé de sa conférence :
La mise en place d’une crue sur un bassin versant : un phénomène naturel modifié par les activités de l’homme (imperméabilisation, colonisations des lits majeurs)
Les aménagements de lutte contre les crues et leurs limites
Les actions de prévention pour réduire l’exposition des populations face aux risques ‘planification spatiale et réglementaire)
La réduction des risques à la source
Le développement de la culture du risque. Le partenariat entre les élus et la population

Images et Pdf complémentaires :
– affiche-confa-rences-rivia-res-pdf.pdf