Après cinq années de mandat, une des seules promesses qu’il aurait pu tenir, celle de couvrir les murs de la ville de trompe-l’œil, Marc-Étienne Lansade ne l’honorera pas puisque les fresques qui fleurissent un peu partout sont de simples « marouflages »*. S’il excelle dans cet art de la double tromperie, c’est pour mieux dissimuler les réalités de sa politique affairiste mise au service d’intérêts très privés.
Marouflage rime ici avec camouflage.
Les décorations peintes sur les transformateurs électriques installés sur la voie publique n’atténuent en rien ni leur laideur ni leur dangerosité. Elles ne font pas oublier que c’est pour servir les intérêts d’un promoteur de Levallois-Perret qu’elles vont plomber le paysage du vieux village pendant de longues années. Même les bancs de la cité sont camouflés Impossible de s’y asseoir pour les familles, les amoureux et les anciens.
Une grande fresque murale représente une librairie fictive, non loin de la demeure-musée Sellier désespérément fermée depuis trois ans à la suite de l’abandon du projet hôtelier que monsieur Lansade voulait confier à une relation de ses relations. La culture vaut mieux qu’un marouflage !
Pourtant les véritables trompe-l’œil existent, ils habillent tous les actes du Maire.
A commencer par sa politique sécuritaire qui était son crédo de campagne. Cinq ans après on apprend que des policiers municipaux sont révoqués et que la vidéosurveillance n’a jamais fonctionné. On trompe l’oeil des caméras… et celui des Cogolinois.
Pareil pour son plan de circulation dont il ne reste aujourd’hui qu’un feu tricolore, installé à grands frais par une entreprise de Levallois-Perret et qui clignote inutilement au croisement de la poste. En lieu et place, le maire délivre des permis de construire à tour
de bras, remplit toutes les dents creuses de béton, sans aménager le moindre espace de respiration, de rencontre et de vie pour les habitants.
Une véritable asphyxie programmée…
Le terrain favori de ses tromperies est celui du Yotel. Les promesses de projet communal, de Zone d’Aménagement Concerté et d’Écoquartier n’étaient que mensonges. Il a vendu le terrain pour le bétonner lourdement. Mais, après avoir annulé les modifications simplifiées n° 4 et 9, le Tribunal Administratif vient de demander l’annulation des quatre premiers permis de construire. Cela n’a pas empêché notre bonimenteur de maire de crier victoire pour tromper l’opinion… pas le Rapporteur Public du Tribunal.
Côté port, il dépense les millions sans compter pour les apparences luxueuses d’un yacht-club et de la capitainerie.
Mais derrière le vernis, d’autres scènes se jouent!
Après la résiliation par le tribunal administratif du marché de commercialisation attribué à la va vite à un marchand de fripes qui était le moins compétent et le plus cher de tous les candidats, notre généreux président de la régie du port a décidé de lui accorder une indemnité d’un million d’euros. Problème : le jour et à l’heure où le conseil d’administration de la régie a pris cette décision, Marc-Étienne Lansade était, « nous dit » la presse locale, en vacances dans le Morvan. Ici l’art du trompe-l’œil se double d’un véritable don d’ubiquité. Les boues polluées qui dorment au fond du port finiront bien par remonter un jour à la surface.
Dans la famille trompe-l’œil, on trouve aussi un budget équilibré grâce à la vente de biens communaux et à l’abandon de plus de 16 millions de travaux d’équipement prévus en cinq ans. Un double appauvrissement de la ville. On y rencontre également une Zone Agricole Protégée qui aboutit au contraire de l’intention affichée en ne protégeant pas les terres agricoles périurbaines les plus exposées à la spéculation. Il y a enfin l’interminable feuilleton du restaurant de plage du lot n° 2 où les amis de monsieur Lansade, les mêmes que ceux du Yotel, continuent de faire des affaires sur le dos des biens communaux.
Ouvrir les yeux des Cogolinois et non les tromper est bien le but affiché par le présent bulletin, bien plus modeste que les luxueuses brochures en papier glacé et en trompe-l’œil de monsieur Lansade.
La rédaction de Place Publique
* Toiles déjà peintes avant d’être collées